mardi 31 août 2010

La guerre des OS va (enfin) commencer

Le lancement de Google chrome OS et les succès d'Apple vont mettre au fin au monopole de Microsoft sur le marché des systèmes opérationnels (OS).

Pendant des décennies,
95% des ordinateurs tournaient avec Windows de Microsoft comme système opérationnel. Seules 2 niches évitaient le pur monopôle: Apple pour l'élite (4%) et Linux (1%) pour les geeks [exagération!]. Tout aurait pu en rester là, mais l'arrivée des smartphones, des netbooks et des tablettes a changé la donne: Apple , Google mais aussi Linux ont su dégainer très vite avec des solutions mieux adaptées. Encore maintenant, Microsoft manque de réactivité pour s'attaquer efficacement à ces nouveaux marchés. Le problème (pour Microsoft): ces acteurs commencent à élargir la brèche pour s'attaquer au monopole Windows sur ordinateur.




L'ouverture par les nouveaux fronts

La bataille des OS de smartphones est déjà perdu pour Windows qui arrive en bon 5ème avec 7% de
part de marché après Symbia de Nokia (44%), blackberry OS (19%), l' iphone OS (15%) et Android (10%) . Pour Microsoft, la multiplication des OS de smatphones fut l'ouverture de la boîte de Pandore : développés pour des téléphones, ils glissent progressivement vers des machines plus puissantes et commencent à rentrer en concurrence frontale avec Windows 7. Les fabricants de netbooks et de tablettes ont désormais la possibilité de choisir entre Microsoft ou des OS de smartphones. Asus, Acer, Dell et Toshiba proposent d'ores et déjà des laptop avec Android. HP, qui a récemment racheté Palm, développera sa tablete HP slate sous Palm WebOS et non windows 7 comme cela était prévu à l'origine. Selon les projections de Forrester, les ventes de tablettes devrait dépasser celles des netbooks dès 2012 en les cannibalisant un peu au passage. Comme Windows équipe la majorité des netbook, sa part de marché devrait mathématiquement s'amoindrir au profit de celle de l'iphone OS qui équipe l'Ipad.

Jusqu'à présent la faille dans le monopole Windows est significative uniquement sur les appareils de faibles puissances (smartphones, tablettes, netbook), mais elle s'étend progressivement aux marchés des laptops et des ordinateurs. Le succès de l'Iphone et de l'Ipad a permis de développer le réseau commercial d'Apple, ce qui a bénéficié aux Macs et Ibooks. Les rayons de la FNAC n'ont jamais été autant étoffés de Mac que depuis ces derniers mois. La facilité et l'ergonomie de l'Iphone a poussé le public à s'intéresser aux autres produits du groupe. Résultat : les ventes de Mac ont bondit de 33% sur 1 an.

Microsoft se tire une balle dans le pied, Linux et Apple ramassent la mise

Fin 2008 / debut 2009, un acheteur basique de netbook était face à une impasse technologique: Windows 7 n'était pas encore sorti, Vista trop lourd et XP vieillissant. Le fabriquant DELL en a profité pour proposer certains de ses produits sous Ubuntu, la plus populaire des distribution linux. En regard de la faible médiatisation d'Ubuntu, le résultat est un
succès: 1/3 des Mini 9 netbooks de DELL se sont vendus avec Ubuntu (et donc "seulement" 2/3 en XP). Comme on le sait maintenant, Microsoft a su se sortir de l'impasse par le haut avec la sortie Windows 7.

Microsoft s'est tout de même repris une claque médiatique: Google bannit l'utilisation interne de Windows pour des raisons de sécurité. Tous les employés du groupe doivent passer sous Apple ou Linux, Windows étant bannit pour des raisons de sécurité. Certes en terme numérique, les employés de Google ne sont une goutte d'eau, mais en terme de communication, le message est fort.

Le débarquement de Google

En 2005, Google rachète la société californienne Android pour débarquer sur le marché des smartphones. Contrairement à l'Asie ou l'Amérique, il reste encore discret en Europe avec 3% de part de marché. En juillet 2009 Google annonce l’élargissement de sa gamme avec Google chrome OS pour les notebooks.
La multitude des appareils, la mobilité et la faible puissance pousse évidemment au cloud computing et la continuité des écrans. Les initiatives se bousculent: synchronisation des fichiers avec Dropbox, édition de vidéo avec Jaycut, Google Documents pour la bureatique, etc... Le projet Google Chrome OS pousse le curseur a l'extrême en déplaçant l'ensemble des applications sur le web. Votre ordinateur deviendra juste un terminal, un simple navigateur Internet. Google chorme OS est annoncé pour l'automne 2010.


L'omniprésence cachée de linux

Meego (nokia), Palm WebOS (Palm), Android et Google chrome OS repose tous sur une base Linux. La fondation Linux se rejouit de cette émulation autour de sa plateforme et des synergies que cela produira. Le lancement de Google Chrome OS pourrait encourager les développeurs et éditeurs de logiciel à se tourner un peu plus vers des solutions multiplateformes et donc faire disparaître les problèmes d'incompatibilité. Le mouvement à déjà commencé: Skype, ou encore Steam tournent sur Linux. Dans un
rapport daté de juin 2009, Microsoft reconnaissait lui même la menace de linux, notament dans les pays emmergents mais aussi pour pour les netbooks. Il observait aussi que des constructeur tels que HP ou Intel commençait à activement adapter leurs technologies aux plateformes linux.
En outre, l'OS de Google devrait accélérer la tendance du cloud computing et donc définitivement briser les barrières entre les plateformes Apple, Microsoft et Linux. Les caractéristiques les plus recherchées seront la sécurité et la rapidité, qui sont déjà des points forts de Linux.

Malgré une couverture médiatique quasi nulle, linux a réussi à légèrement augmenter sa part de marché. La dernière version en date d'Ubuntu rappelle la forte vitalité du projet et de sa communauté.


Le prochain front de la guerre entre OS sera celui de la télévision.
Lors du Google I/O en mai 2010, Montain View a montré sa volonté de révolutionner l'usage du téléviseur tout comme Apple révolutionna la téléphonie mobile avec son Iphone. En accord avec Sony et Intel pour le hardware, la Google TV fonctionnera sur une base Android avec Google Chrome comme browser. Afin de faciliter l'usage d'internet, Google a déjà proposé une nouvelle ergonomie de Youtube et compte sur les tiers applications avec l'ouverture d'un Android Market en 2011. La fondation Linux n'est pas en reste avec l'OS Meego.




Sans grand succès Apple avait déjà lancé l'Apple TV en 2006, mais la prochaine update prévue pour cet automne devrait relancer l'intérêt du produit. Rebathisée iTV, elle fonctionnerait sous Iphone OS et proposerait un Appstore à l'instar de l'Iphone et une bibliothèque en streaming via Itune. Microsoft détient un gros potentiel dans la télévision garce à sa Xbox et le développement de Kinect. La console pourrait fort bien devenir le centre médiatique de nos salon en intégrant les jeux, les applications Internet et la vidéo à la demande.




Fin du monopole, et alors?

Les avantages de la fin du monopole ne sont pas seulement d'ordre économique (baisse des prix du à la concurrence) mais surtout technologique et même politique. Il suffit de regarder le marché des navigateurs Internet pour s'en convaincre : L'émulation entre IE , Firefox , Chrome, safari et Opera à permit une amélioration sensible de l' user-experience (un Internet plus rapide et plus fluide) et une mise en place plus rapide de nouveaux standards (ex: l'HTML5). Les acteurs devront faire preuve de plus d'audace et d'innovation. Microsoft est déjà dans la course avec l'ambitieux projet Midori.

Apres le succès de Firefox, Google Chrome OS et Android pourrait donner un nouvel élan au monde du Libre, ce qui est en soi fondamentalement bon.

L'influence de l'esthétique Windows sur le plan visuel et sonore (le gris , et le bleu Windows classique) reste un élément assez peu abordé dans la littérature . Pourtant par son monopole sur les OS et aussi sur la suite bureautique (Microsft Office, Paint, etc..) Microsoft a profondément posé les bases de l'esthétique professionnelle et administrative.


R grandmorin

Article publié sur electronlibre.info/ (les commentaires sont interessants)

 .

lundi 30 août 2010

L'Influence esthetique de Microsoft et son détournement

En raison de la de la dominance des produits Microsoft, notre environnement bureautique se caractérise par une forte homogénéité: Windows tourne sur 90% des ordinateurs et 80% des entreprises sont équipées avec la suite bureautique Microsoft Office.

Ainsi, nous travaillons, écrivons, créons, glandons, (pensons?) a travers le prisme de l’ergonomie Microsoft. Nous sommes soumis aux memes signaux, a la meme palette de couleurs, au meme environnement esthétique. Pour rappel, le PowerPoint ci dessous illustre le paradigme visuel de Microsoft en quelques slides.





Les visuels de la suite MS Office restent évidement tres proches de l’univers professionnel. On retrouve abondamment les champs sémiologiques du compromis, de la performance et de l’innovation, mais aussi du bien etre (sport, yoga, nature,...). Les teintes grises et bleues dominent, le rouge est quant a lui quasi absent (couleur de l’agressivité en occident). En 10 ans d'évolution on observe une féminisation du visuel de Microsoft: formes plus arrondies, couleurs moins saturées. L'austérité s’efface progressivement avec l’abandon du gris pour le bleu pastel et l'arrivée de la transparence.


L’influence visuel de Microsoft n’est plus a démontrer dans les documents administratifs et professionnels: WordArt orne tous les bulletins d’information des petites communes et les cartes de visites des artisans. Les polices oscillent étroitement entrent Arial, Times New Roman (anciennes polices par défaut sur les produits Microsoft) et Comics Sans MS pour les textes “décalés” (police développée pour Microsoft).


Les détournements


Heureusement les utilisations déviantes ou extremes des logiciels de Microsoft abondent. De nombreux User Genereted Contents s'appuient sur le détournement de ses outils burautiques et repoussent leurs limites. Le tableau suivant résume les différentes déviances:





Word
Typing pictures:

Pictogrames
( ) ( )
 (= " =)
(( . ))
c(( “ ) ( “ )

Dessins Beauty.Doc.
Excel:
Dessins
Pixelisation (macropi’xls)




Utilisation des graphiques
PowerPoint
"funny" PowerPoints
(en piece jointe d’email)

Paint
les dessins realistes
le MS paint style
ClipArt
Animation

ClipArt style

clipart pour illustrer le concept #NSFW pour MS 2003 on croit reconnaitre youporn
WordArt
images
Graffitiun graffiti Wordart #SFW



Notons que ces ces détournements ont été en partie réabsorbés par Microsoft pour la
promotion de MS office pour MAC (car les utilisateurs de MAC sont des créatifs!).


Influence collatérale et hilariously bad-looking visuals


On retrouve l’utilisation des codes graphiques de Microsoft dans le design (fenetres 3.1 , clefs USB) mais aussi dans l’art institutionnel avec les dessins Excel de Danielle Auber et présentations PowerPoint de David Byrne. Ce dernier accusa le logiciel de générer des visuels d’une mocheté hilariante (“hilariously bad-looking visuals”).

A l’instar des petits indiens qui ont appris l’anglais a partir du maniement d’un ordinateur, il faut reconnaître l’influence de Microsoft dans la construction de nos valeurs visuelles. Ses valeurs sont évidemment biaisées puisqu’il s’agit d’outils confectionner a des fins professionelles. Dans nos sociétés ou l’emploi salarial est massivement issu du secteur tertiare, Excel et Word sont les faucilles et marteaux modernes.

mercredi 18 août 2010

L'Echec du Promoted Tweet?


RAPPEL:

Le model économique de twitter repose sur systeme publicitaire qui s'integre à l'architecture en flux / reseau du site: le Promoted Tweet. Concretement il s'agit de l'entree artificielle d'un hashtag dans la liste des trending topics afin de promouvoir le tweet de l'annonceur. Dans le cas normal, le tweet de l'annonceur (généralement une offre promotionnelle) est retweeté massivement et donc se repand dans la profondeur du reseau de followings à followers.

Les avantages du promoted tweet par rapport a la publicité traditionnelle sont:
- fort effet de prescription (car retweete par des paires, prescripteurs, etc..),
- tres peu invasif
- fort effet Bouche A Oreille

ETUDE DE CAS:

Pour la rentree scolaire, le promoted tweet etait le message ci-dessous avec "#backtoSchool"comme trending topic artifiel.


Malheureusement, le #hashtag avait une connotation plutot négative pour les jeunes twittos. Ainsi en 1 heure, le promoted tweet fut retweeté seulement 24 fois contre plus de 100 pour des tweets "parasitant" le meme hashtag :


CONCLUSION:

Le trolling, le detournement et les reactions negatives sont les risques de toute utilisation du web 2.0 à des fins commerciales.


mardi 17 août 2010

Le scoop "Woerth" de Mediapart.fr équivaut à une campagne publicitaire de 2 million d'euro et 2/3 du buzz ipad

En étant relegé par l'ensemble des media, le scoop " Woerth" de Mediapart.fr a permis d'augmenter la notorité du site d'information et ainsi son nombre de visiteurs. Selon google trend, on observe un pic de + 170 000 visiteurs uniques journaliers lors de la semaine de la révelation ( contre 50 - 40 000 en moyenne). Le search volume index pour "mediapart" a été multiplié par 10 sur la période, ce qui équivaut à 2/3 du pic buzz français lors de l'annonce de l'Ipad par Steve Jobs.

L'augmentation du traffic de 120 000 visiteurs journaliers uniques (170 000 - 50 000) est comparable au lancement du site bernardtapie.com (e-commerce) en mai 2010. En pic buzz, le site avait atteint 120 000 visiteurs journaliers uniques. Pour arriver a ce niveau de croissance du traffic, le site avait été promu par une campagne radio et télévision de 2 million d'euro (selon bfmradio).



Mediapart:fr étant un site d'information payant, il serait interessant d'avoir un retour sur l'augmentation du nombre d'abonnés pour estimer la réel éfficacité marketing d'un scoop.

Certes la comparaison avec le site bernardtapie.com comporte de nombreux biais ( site d'information / site de commerce ; site déjà installé / lancement d' un nouveau site ; etc..) , mais elle confirme l'importance d'investir dans de la recherche d'information.

MàJ:
- sur le mois de juin : + 5000 abonnées
- en juillet: + 400 abonnées / jours
sources: lacroix.com


par R_grandmorin

dimanche 15 août 2010

Houellebecq: La carte et le territoire / les bases pour une comprehension

Rappel: La Carte et le Territoire, titre du nouveau Houellebecq sortira le 8 septembre 2010. Les personnages du roman sont (entre autres): Michel Houellebecq (dans son propre role), Jed Martin, Jean Pierre Pernaut (dans son propre role)

La semantique generale: Le tittre "La Carte et le Territoire" est une référence directe à Korzybski, scientifique polonais et fondateur du concept de sémantique générale. Il est notamment l'auteur de l'essai "une carte n'est pas le territoire"

La "carte" est la representation mentale/imaginaire que nous nous faisons des choses. Cette representation mentale ne recouvre pas forcement la realité de la chose (= le territoire).

Exemple : pensons a  "Jean-Pierre Pernaut" (personnage du roman), les images qui vous viennent a l'esprit sont:
 - un homme sur sa 50aine
 - bourrin et beauf
 - de droite
 - journal TF1
 - terroires et traditions
Ceci est notre carte  "Jean Pierre Pernaut".
Michel Houellebecq tente de remettre en cause notre carte "Jean-Pierre Pernaut" en lui faisant révéler son homosexualité et en le décrivant comme un homme de goût et intelligent.

Note:  notre carte pour "homosexuel" est en contradiction avec celle "Jean Pierre Pernaut"!!

Ainsi le Michel Houellebecq du roman se confrontera avec l'image que nous faisons de lui, brouillant un peu plus notre carte "Houellebecq" puisqu'il ne s'agit pas d'un recit autobiographique. On notera que le concept de la semantique generale inspira de nombreux auteurs de science fiction:
Extrait de l'article wikipedia sur la sémantque générale:

" Notre esprit est donc amené à se construire des « représentations » internes du monde extérieur (cartes) à l’aide d'informations filtrées. Ces cartes, symboliques (désignation verbale, par exemple) ou non, ne prétendent nullement dupliquer exactement l'objet réel, dynamique et unique ; il s’agit du principe de non-identité, résumé dans l’apophtegme célèbre : « Quoi que vous disiez qu’une chose est, elle ne l'est pas ! ».
À partir de ces constatations, Korzybski établit trois principes essentiels :
  1. Une carte n’"est" pas le territoire qu’elle représente : les mots ne "sont" pas les 'objets réels', le mot « chien » ne mord pas, etc. ; cela peut paraître trivial, mais qui n'a pas par exemple nommé un jour ou l'autre « souris » le pointeur associé à celle-ci qui apparaît sur son écran ?3 La confusion entre carte et territoire constitue un phénomène courant dont les conséquences se manifestent quand on ne s'y attend pas.
  2. Une carte ne recouvre pas tout le territoire qu’elle représente : le symbole omet de représenter certains « attributs » de l'« objet » qu’il représente ; quel âge a cette chaise ? Quel masse a cette voiture ? etc. ; or comment être certain « avant de conduire son raisonnement » que ce qui a été négligé dans ce processus d'abstraction n'est pas justement essentiel ?
  3. Toute carte (est) autoréflexive : 'on' peut construire une carte de la carte (sa légende), une carte 'parle' autant de son 'objet' que du cartographe qui l’a créée, etc."  

Article proche : 

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