mercredi 10 février 2010

Blogs, MySpace, Facebook, ou le tropisme vers l'efficacité

Selon une récente étude réalise par le Pew Research Center, la proportion de blogeurs dans la tranche d'age 12-17 a été divisée par 2 depuis 2006 (de 28 à 14%). A contrario, le taux des jeunes internautes possédant un profil sur un réseau social a bondi de 55 à 73%.
Ces tendances étaient évidentes. On assiste juste a un belle exemple d'adaptation guidé par la recherche d'efficacité: moins d'effort, plus de visibilité.

En remontant dans l'histoire de l'internet communautaire, on comprend que le succès de MySpace repose sur le basculement
de l'activité blog vers une création de communautés. Pour la première fois, l'ergonomie d'un site misait sur la dominance du profil (la vitrine du soi) et non du blog (le contenu).
Pour paraphraser De Rosnay, on assistait clairement a la naissance de l'EGOlogie: « le moi est au centre » . L'utilisateur de MySpace n'avait plus besoin d'écrire des articles pour créer un flux de visiteurs: un bon agencement de sa vitrine (customisation de sa page) et un entretien de sa communauté (ajout d'amis, échanges de commentaires) suffisaient pour lui garantir une visibilité acceptable.



Facebook m'a tuer


Aujourd'hui, MySpace a perdu de sa superbe, son audience s'érode de 15% par mois depuis 2008 (selon alexa.com). Les internautes ont massivement fuient vers Facebook . La migration ne s'explique pas seulement par le scandaleux manque d'innovation de MySpace, mais surtout par le même tropisme vers l'efficacité 'EGOlologique': moins d'effort, plus de visibilité.
Le site de Mark Zuckerberg a ainsi doublé MySpace grâce à 2 grandes avancés stratégiques:
1) la communauté est pré-existante et de meilleur qualité puisque ce sont vos vrais amis, ceux de la Real life, et non des groupes de rocks venus vous spamer.
2) la vitrine expose notre propre personne, là où MySpace reposait sur la création d'un avatar.

L'économie énergétique par rapport a MySpace est indéniable: pas de perte de temps à la construction une communauté, plus besoin de s'inventer un personnage.

Pour revenir à la problématique de départ, on comprend que l'usage de l'internet tend vers l'épurement du contenu et l'efficacité communautaire.
Le model du blog est par conséquent à l'opposé de cette tendance. La construction d'une communauté de lecteur affilie a un blog est lente est fastidieuse car elle commence de zéro, la ou Facebook s'appuie sur le réseaux existant de la real life.



Est ce grave? Non , au contraire.

Nos inférences nous pousseraient a nous inquiéter. On pourrait en effet craindre la mort des user genereted contents écrits sans la prise de relais des jeunes générations. En extrapolant, on invoquerait le SMS et la perte de l'écriture pour expliquer le peu d'enthousiasme des jeunes générations pour le blog.

Mais ces spéculations sont fausses car elles reposent sur des bases erronées.

Généralement, par blog on entend Narvic et consort ,mais les blogs de la tranche 12-17 ressemblent plutôt à ça (skyblog avec des photo de soi et des "moi" partout).



Par expérience, Les jeunes ont vite compris qu'un compte un Facebook est beaucoup plus adapté et efficace qu'un blog pour exalter sa vitrine du soi. Le bruit de fond généré par les blogs 'EGOlogiques' va s'atténuer et donc laisser plus de visibilité aux blogs de contenus, dont le succès dépendra de leur promotion aupres de communauté sur Facebook ( et/ou twitter)..

1 commentaire:

... a dit…

pour les puristes: l'article sans faute est sur @lesinrocks

http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/1265883301/article/blogs-myspace-facebook-le-tropisme-vers-lefficacite-egologique/